L’Occident raconté par les romanciers arabes

20AVRIL 2020 (VOLUME 21, NUMÉRO 4) Acta Fabula

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NIZAR BADRAN

L’Occident raconté par les romanciers arabes

Mojeb Alzahrani, L’Image de l’Occident dans le roman arabe, Paris, Erick Bonnier Éditions, coll. « Encre d’Orient », 2019, 382 p., EAN 9782367601762.

1La vision de l’Occident telle qu’elle est dressée par les romanciers orientaux demeure un sujet délaissé qui demande à être approfondi. L’Image de l’Occident dans le roman arabe contemporain, version corrigée et augmentée d’une thèse présentée par Mojeb Alzahrani en 1989 à l’Université de Sorbonne, explore cette thématique. L’ouvrage, publié en 2019 aux Éditions Erick Bonnier, permet de mieux saisir en quoi la vision de l’Occident qui imprégnait les romanciers arabes pose un problème, celui de l’altérité, source de grandes incompréhensions.

2Auteur saoudien spécialiste de la littérature comparée, M. Alzahrani a enseigné pendant plusieurs années à la Sorbonne avant de retourner en Arabie saoudite en tant que doyen et professeur d’université. Il est revenu en France après sa nomination, en 2016, à la fonction de directeur général de l’Institut du monde arabe. L’auteur compte à son actif plusieurs œuvres littéraires, notamment Lectures dialogiques1, ainsi que son livre autobiographique Ma vie : histoire d’une génération2, ou encore son roman intituléDanse3.

3L’ouvrage porte un éclairage sur certains écrits rédigés entre les années 1930 et les années 1980 par une vingtaine d’écrivains issus principalement du Moyen‑Orient. M. Alzahrani divise son exposé en trois parties : la première concerne l’évolution historique dessinée par l’étude de ces écrits, la deuxième s’intéresse aux particularités de la représentation de la femme occidentale chez ces auteurs, et la troisième met en lumière les expériences propres aux vécus des auteurs saoudiens. La première partie constitue l’essentiel de l’ouvrage et se divise à son tour en trois sous‑parties, portant chacune sur une période historique : la première période est caractérisée par l’éblouissement ressenti par les auteurs orientaux face à la lumière de la culture occidentale ; la deuxième est celle de l’affirmation de soi lors de la lutte contre la colonisation ; et, enfin, la troisième met l’accent sur le désenchantement ressenti par ces écrivains lors de leurs exils en Occident. Les pays occidentaux évoqués répondent à une définition large de l’Occident, dont le contenu ne cesse d’être redéfini au fil de la chronologie. Il s’agit principalement de la France et de l’Angleterre au début du xxe siècle, puis de l’Italie et de l’Espagne, et plus tard des pays de l’Europe de l’est, de l’Union soviétique et des États‑Unis.

4Son analyse concerne d’abord les années 1930, au cours desquelles des auteurs tels que l’Égyptien Taha Hussein, considéré comme le doyen de la littérature arabe contemporaine, arrivé en France en tant qu’étudiant‑voyageur, s’attachent à définir l’universel selon les termes de l’universel européen. Afin d’être reconnu comme un auteur universel, Taha Hussein défend l’idée de l’appartenance de la littérature égyptienne à la littérature occidentale en niant l’évidente arabité de son pays. L’exemple européen, notamment français, est à ses yeux le seul qui doit être adopté si l’on veut accéder à la modernité.

5Dans son livre Oiseau d’Orient4son contemporain Tawfiq Alhakim, qui n’avait entrepris qu’un projet culturel sans prétentions politiques revendiquées, ne comprend quant à lui l’universel européen qu’au sein de la culture et de l’art, opposant ainsi le matérialisme européen au spiritualisme oriental :

Cette idée‑force, émanant sûrement de l’imaginaire de l’auteur [Tawfiq Alhakim], est qu’il y avait une opposition conflictuelle et dualiste entre « l’Orient » et « l’Occident ». Le premier monde – homme, culture et histoire – était « spirituel », « noble », prodigieux », « terre de prophètes et de sages » et source de « vraie civilisation », etc. … Mais il n’en reste que des traces […].

Le second est « matérialiste », « cynique », « égoïste », producteur des « faux prophètes » que sont les scientistes, les idéologues et les politiciens. Dans ce monde occidental, source de civilisation moderne « technique », « satanique », « dégradée » et « dégradante », seuls l’Art et la Création artistique comptent, aux yeux d’un « artiste » « spirituel » et « oriental » […]. (p. 88)

6Pour ce qui est de la période coloniale, M. Alzahrani propose d’étudier les récits d’écrivains‑voyageurs. En dehors des avancées scientifiques et technologiques, ces récits n’évoquent guère l’Europe en des termes mélioratifs. Les auteurs choisis insistent sur l’identité arabo‑musulmane qu’il s’agit alors d’affirmer face au colonisateur. Quant à la pensée de l’auteur syrien Suhayl Idris, le nationalisme arabe et l’opposition à la culture européenne – tels qu’ils apparaissent dans son roman Quartier latin5 – semblent, selon M. Alzahrani, en être les éléments fondateurs : « Nationaliste convaincu et fasciné par A. Camus, [Idris] essaie de réinterpréter l’idée camusienne de l’“homme révolté” en fonction de son idée de l’“homme arabe, nationaliste et révolutionnaire” » (p. 150). En outre, « [f]asciné par la France (espace et culture) et par l’existentialisme, passionné de l’image de ce “pays du futur” que serait “l’État Arabe uni” moderne et progressiste (peut-être comme la France), l’auteur s’est idéologisé œuvre et représentation » (p. 156).

7La troisième phase historique étudiée est celle du désenchantement lors de laquelle l’indépendance tant souhaitée est désormais acquise. L’Orient entre alors dans l’ère postcoloniale. Les auteurs‑voyageurs mis en avant prennent plutôt l’apparence d’exilés politiques fuyant les régimes autoritaires dont l’établissement a suivi le départ du colonisateur. L’image de l’Occident telle qu’elle est dressée au cours de cette période est paradoxale : l’on reproche souvent aux politiciens des pays occidentaux de soutenir les régimes dictatoriaux.

8Le Syrien Hana Mina et le Saoudien Abdarrahman Mounif en sont de bons exemples, comme en témoignent leurs ouvrages respectifs, Voyage de printemps et d’automne6et À l’Est de la Méditerranée7. Le premier est cerné par M. Alzahrani comme une œuvre écrite à la gloire du socialisme existant en Hongrie, peu de temps avant l’effondrement de ce dernier :

Voyage de printemps et d’automne se passe entièrement en Hongrie, le narrateur‑auteur est un écrivain communiste syrien qui s’était réfugié à Budapest d’où il n’est revenu à Damas qu’au lendemain de la guerre israélo‑arabe de 1967. H. Mina découvre, pour la première fois, l’Occident socialiste. Enchanté et fasciné par celui‑ci, il transforme son roman en éloge fait, sans réserve aucune, aux systèmes socialistes qui y règnent. (p. 189)

9Pour ce qui est de l’œuvre d’Aberrahman Mounif, « elle se veut une dénonciation des régimes politiques à l’est de la Méditerranée, d’où viennent le titre du roman et une revendication des droits de l’homme les plus élémentaires, bafoués dans cet espace » (p. 190).

10M. Alzahrani accorde une attention particulière à la place de la femme occidentale dans l’imaginaire de ces auteurs‑voyageurs. Cette femme représente consciemment ou inconsciemment la civilisation européenne, libre et éblouissante pour les uns, décadente et opposée aux valeurs orientales pour les autres, mais demeurant toujours une énigme et un sujet de fascination. Évoquons Taha Hussein, qui voyait dans la France le « paradis des femmes », et dont le héros du roman Homme de lettre8 tombe amoureux de la première femme qu’il rencontre à Marseille. Pour Tawfiq Alhakim par contre, la femme occidentale est, comme le relève M. Alzahrani, indigne d’amour et encore plus indigne de « spiritualisme » :

Vue de loin, la jeune fille est « belle », et « fascinante » mais c’est uniquement au niveau de l’apparence, tout comme la « jeune » civilisation européenne ou occidentale qui séduit et fascine les autres, les non‑Occidentaux, par ses aspects de modernité « technique » et/ou « idéologique ». Vu de près, il la trouve « vide de sens », « superficielle », « cynique », « dominatrice », « agressive et aussi inhumaine que déshumanisante. (p. 93‑94)

11Remarquons que les relations instaurées par ces auteurs entre leurs personnages principaux et la femme occidentale se soldent toujours par une rupture.

12M. Alzahrani consacre son dernier chapitre aux auteurs saoudiens, tiraillés entre sciences occidentales et traditions locales. On trouve à travers les quatre auteurs étudiés ici, plus ou moins connus, la spécificité de leur attachement aux valeurs de l’islam dont la société saoudienne est imprégnée. Mais cet attachement prend souvent la forme d’une adhésion de façade servant à plaire aux autorités politiques et religieuses afin de permettre à ces auteurs de trouver une place au sein de leur propre pays. M. Alzahrani relève que, parmi ces auteurs, Fouad Sadiq Moufti fait preuve d’un sens critique dans son roman Moment de faiblesse9:

Fouad S. Moufti s’oppose à eux, ou du moins s’en écarte. Son œuvre consiste à dire, à haute voix parfois, que les ressortissants des Lieux Saints de l’Islam ne sont pas des saints et s’ils ont des défauts, il faut en chercher les causes dans le soi (l’individu, la société et le système culturel) et non pas les projeter sur l’autre, femme ou homme, occidental ou pas. (p. 294)

13Son compatriote Mohamed Abdu Yamani se situe à l’opposé lorsqu’il décrit le destin de Hishâm, personnage de son roman Jeune fille de Hayl10: « L’Occident est “libertin”, “décadent” et “immoral”, mais Hishâm est bien protégé à tous les niveaux : “bon musulman”, “bon militaire” et “bon mari”, il est fidèle dans tous les cas » (p. 270‑271).

14M. Alzahrani, saoudien lui‑même, parvient à décrire, à travers l’exemple de ces différents écrivains, les modalités de l’évolution sociologique en Arabie saoudite, et parvient à mettre en lumière la chape de plomb qui s’est abattue sur son pays.

15En guise de conclusion, M. Alzahrani analyse le style propre à chacun de ces écrivains‑voyageurs et met le doigt sur l’insuffisance de la dialogique dans leurs esprits, exception faite de l’écrivain soudanais Tayeb Salih dans son roman Saison de la Migration vers le Nord11 :

La problématique des rapports avec la civilisation occidentale est certes au centre de ce chef‑d’œuvre [Saison de la Migration vers le Nord], mais l’auteur [Tayeb Salih] ne la reproduit dans son roman que pour en explorer la richesse, la complexité et les profondeurs abyssales. (p. 158)

16Et partiellement faite de l’écrivain égyptien Sun allah Ibrahim et de son roman Étoiled’Août12:

 […] à l’instar de T. Salih, S. Ibrahim opte pour un langage et pour un point de vue qui démystifient, dévoilent et déconstruisent les mythes littéraires et idéologiques courants et dominants en Orient ou en Occident, à commencer par le nationalisme en Orient arabe et le communisme en Europe de l’Est. (p. 209)

17Selon M. Alzahrani, la plupart des auteurs étudiés n’ont réussi qu’à affirmer, à travers leurs voyages et écrits, les préjugés déjà ancrés en eux et n’ont pas su ouvrir un dialogue réel entre Occident et Orient. Les personnages, qu’ils soient occidentaux ou orientaux, expriment davantage le point de vue de leurs auteurs. Lorsqu’il s’agit de se mettre en rapport avec l’Européen, ces écrivains se mettent involontairement en position d’infériorité ou de supériorité, mais jamais en position d’égalité.

*

18À nous de conclure en disant d’emblée que M. Alzahrani offre une fine analyse de tous ces écrits dont l’étude permet de mieux comprendre la nature de l’image de l’Occident présentée par les romans arabes. Nous remarquons cependant l’étendue de sa notion d’« Occident », celle‑ci incluant Moscou et New York en passant par l’Europe, et portant plus sur les données géographiques que sur les similitudes culturelles, ce qui contraste avec l’étroitesse de sa notion de « roman arabe », qui n’inclut que des écrivains du Moyen‑Orient, considérant davantage la langue utilisée que l’appartenance culturelle et émotive de l’écrivain.

19La pensée de M. Alzahrani lui‑même, inclinée vers l’universalité et l’humanisme, et qui est le résultat des expériences que l’auteur a vécues dans son propre pays mais aussi et surtout en France, se résume dans cet extrait de son ouvrage, où il définit sa conception de l’écrivain idéal :

Nous pensons que le rôle de tout écrivain qui s’assigne la tâche de traiter le thème des relations avec autrui, est d’élaborer, un langage dialogique, humaniste, novateur et par‑là même rebelle aux clichés et stéréotypes dominants. Il est de son rôle aussi de se transformer, être et œuvres, en médiateur entre les peuples et les cultures pour relativiser toute différence et favoriser la connaissance et la reconnaissance mutuelle ; de voir en l’autre, homme ou femme, le prolongement de soi, un être humain dont la langue, la religion, la culture…, ne sont ni supérieures ni inférieures ; de créer pour libérer son lecteur et se libérer soi‑même des visions étroites conjoncturelles, simplistes et dangereuses. (p. 358)

20L’auteur a réussi, dans ses propres écrits, à respecter effectivement cette maxime. On peut se demander si les écrivains‑voyageurs arabes de notre temps seraient prêts à la suivre à leur tour, afin d’aborder l’Occident avec une véritable ouverture d’esprit.

NOTES

1 Mojeb Alzahrani, Lectures dialogiques [trad. de l’arabe par Luc Barbulesco], Casablanca/Beyrouth, Éditions Centre culturel du livre, 2019.

2Mojeb Alzahrani, Sirat alwakt, Hyat fard hikayat jil [Ma vie : histoire d’une génération, trad. du titre par M. Alzahrani], Casablanca/Beyrouth, Éditions Centre culturel du livre, 2019.

3 Mojeb Alzahrani, Raqs [Danse, trad. du titre par M. Alzahrani], Casablanca/Beyrouth, Éditions Centre culturel du livre, 2019.

4 Tawfiq Alhakim, Uçfur min ash-sharg [Oiseau d’Orient, trad. du titre par M. Alzahrani], Le Caire, Masr Publishing House, 1938.

5 Suhayl Idris, Al‑hayy al‑Latini [Quartier latin, trad. du titre par M. Alzahrani], Beyrouth, Dar Al Adab, 1954.

6 Hana Mina, Rihlat ar‑rabi wal‑Kharif [Voyage de printemps et d’automne, trad.du titre par M. Alzahrani], Beyrouth, Dar Taliaa, 1983.

7 Abdarrahman Mounif, Sharg al‑mutawaççit [À l’Est de la Méditerranée, trad.en français par Karim Jihad, Sindbad, 1985], Beyrouth, Arab Institute for Research and Publishing, 1972.

8 Taha Hussein, Adib [Homme de lettre, trad.du titre par M. Alzahrani], Le Caire, Dar Masr, 1935.

9 Fouad Sadiq Moufti, Lahzhat daaf [Moment de faiblesse, trad.du titre par M. Alzahrani], Djedda, Tihama, 1981.

10 Mohamed Abdu Yamani, Fatat min hayl [Jeune Fille de Hayl, trad.du titre par M. Alzahrani], Djedda, Tihama, 1980.

11 Tayeb Salih, Mawsim al‑hijra ila ash‑shamal [Saison de la migration vers le Nord, trad. du titre par M. Alzahrani], Beyrouth, Dar Al Adab, 1966.

12 Sun allah IBRAHIM, Najmat aghustus [Etoile d’août, trad.en français par F. Fourcade, Sindbad, 1985], Le Caire, Dar ath‑thaqafa al‑jadida, 1973.

LIBERTE, J’ECRIS TON NOM

LIBERTE, J’ECRIS TON NOM

 

 

 

 

Le peuple de France s’est prononcé à deux reprises par deux grandes manifestations, le 11 janvier 2015 en participant à des marches massives par millions à travers le pays mais aussi par un achat massif par millions également de numéros de Charlie Hebdo.

Nous avons entendu et vu des slogans défendant les valeurs de la république et même de la révolution française il y a plus de deux siècles : Liberté, Egalité mais aussi Fraternité.

Aucun slogan ni aucun comportement n’a porté sur le rejet d’une communauté ou le non respect envers l’Islam, j’ai personnellement participé à la manifestation du 11 janvier à la République, je peux en témoigner.

Est-ce que cet acte barbare contre des innocents journalistes et simples citoyens rentre dans une perspective d’agression idéologique pure. Faut-il ne pas voir en cela l’expression d’une guerre qui ne dit pas son nom ? La France a décidé avec l’appui de la communauté internationale de s’attaquer aux groupes djihadistes en Afrique mais aussi au Moyen Orient, ses raisons sont surement louables, les moyens utilisés sont ceux d’une grande armée moderne, fallait-il s’attendre à une capitulation de la part des fanatiques illuminés ? Il est clair que ces derniers ont porté ce qu’ils considèrent comme une riposte sur le territoire français en utilisant des moyens qui leur sont propres, c’est-à-dire la terreur et la prise des civils pour cible, ne pouvant évidemment pas égaler les capacités de frappe de l’armée française.

Chaque partie de cette confrontation, le gouvernement français d’un côté et les illuminés de l’autre, a voulu redessiner cette tragédie de façon à lui donner d’autres significations.

Les islamistes ont voulu en s’attaquant à la France faire impliquer la communauté musulmane à travers le monde, en choisissant Charlie Hebdo ils ont donné un contour populiste à leur action barbare, en jouant sur la vieille sensibilité des musulmans à l’égard de ce journal satirique et il faut le dire ils ont réussi partiellement dans la mesure où un certain nombre de manifestations antifrançais se sont déroulées en Afrique et ailleurs.

Le gouvernement français a trouvé dans cette agression une justification supplémentaire mobilisatrice des masses pour continuer sa guerre contre les djihadistes. Elle a donc porté haut dans les déclarations des responsables français la notion d’agression contre les valeurs de la république et de la liberté.

Ce qui parait initialement comme un épisode de confrontation qui dure depuis deux ans a pris la forme pour les uns de la défense de l’islam et des musulmans et pour les autres la  défense des valeurs constitutives de la république.

Le peuple de France a dit fort et haut son attachement aux valeurs de la République et de la révolution, la liberté d’abord.

Les peuples arabes dans leur printemps ont porté haut et fort de Tunis au Caire et de Sanaa à Damas les mêmes valeurs : liberté, dignité, démocratie, ces peuples du printemps arabe écrasés pour une grande partie par une contre révolution féroce n’ont pas trouvé auprès du gouvernement français ni occidentaux le soutien qu’ils méritent, ces gouvernements ont pour la plupart soutenu les régimes en place ou les contre révolutions de retour au pouvoir (comme le général SISSI en Egypte qui a massacré dans une seule journée plus de 1000 manifestants à Rabia  Eladaouia).

Les gouvernements occidentaux défendent de la sorte leurs propres intérêts faisant fi des larmes et du sang coulé de ceux qui portent haut les mêmes slogans que le peuple de France sur la place de la République.

Il est temps pour le gouvernement d’écouter les slogans des français défendant la liberté et d’infléchir sa politique de la sorte de répondre à ces mêmes slogans sur les terres d’islam. C’est la meilleure façon de se protéger et faire taire tous les extrémistes et fanatiques ,qui eux savent profiter des souffrances des femmes et d’enfants et de tous ceux qui demandent, au prix de grands sacrifices, le droit à la liberté et à la démocratie, eux aussi défendent les valeurs universelles de la révolution française, les manifestants de la place Tahrir ou ailleurs savent qu’ils peuvent compter sur le peuple de France espérant que le gouvernement pourra passer au-delà de ses intérêts à court terme pour rejoindre vraiment la lutte pour la liberté et les valeurs de l’humanité.

La France, dans cette équation, a aussi une position centrale du fait de son histoire et de son exemplarité, la révolution française il y a plus de deux siècles garde toujours dans la conscience des peuples du monde une image indélébile, faisons de la sorte que nous restons au niveau de l’espérance universelle.

 

 

 

 

 

Paris le 12/02/2015                                                               Nizar BADRAN

Médecin  laïc, de culture arabo-musulmane